jeudi 8 février 2007

Un Grand Ministère de l’écologie ou un Grand Ministère du béton ?







Par un communiqué de presse daté du 5 février 2007, M Perben, Ministre des Transports, a proposé de «réunir, sous une seule autorité les actuels ministères de l’Ecologie, des Transports, de l’Equipement, les services en charge du Logement, la délégation Interministérielle à l’Aménagement et la Compétitivité des Territoires (DIACT) et les services en charge de l’Energie du ministère de l’Industrie». Cette idée est actuellement défendue par plusieurs responsables politiques de droite comme de gauche.

Bonne nouvelle pour les lobbys de la route et du laisser-faire dans le bâtiment et l’urbanisme : ils portent, depuis longtemps, l’idée d’un grand ministère du béton, véritable fourre-tout ayant pour principal intérêt d’étouffer l’administration de l’écologie.

Le ministère de l’équipement, meilleur allié du lobby routier, s’est ainsi distingué en freinant la suppression du plomb dans l’essence, scandale du même ordre de grandeur que l’amiante. Il continue de s’opposer de son mieux à la réduction des émissions polluantes, aux limitations de vitesse sur les routes et les autoroutes, à la diminution des émissions de co2 par les moteurs diesel et essence. Il fait constamment diversion en invoquant des progrès technologiques futurs pour épargner aux constructeurs automobiles des mesures contraignantes. Comble d’ironie, il continue de pousser un programme autoroutier de plus de 2500 km alors que le gouvernement a décidé de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre.

L’équipement porte, en outre, une très lourde responsabilité dans l’explosion de l’étalement urbain. En matière d’habitat, il a favorisé la prolifération du tout électrique avec des constructions mal isolées. Il a porté le coup de grâce au plan climat en torpillant la proposition des ONG et de l’industrie de renforcer une réglementation thermique indigente. Il mène enfin une guérilla incessante pour revenir sur les dispositions du code de l’urbanisme favorable à l’environnement et combat avec acharnement les lois montagne et littoral.

Face au projet de « grand ministère du béton », France Nature Environnement rappelle l’essentiel : sa proposition de faire du Ministère en charge de l’Environnement un ministère puissant en l’élevant au rang de ministère d’Etat et en portant, dès 2008, ses crédits à périmètre constant, au seuil minimal de 1% du budget de l’Etat.

10 commentaires:

DPipe a dit…

Il faut toujours se méfier du discours : "tout est dans tout", très tentant pour l'environnement. Généralement les propositions du type de celle de Mr. Perben conduisent en final à : "et réciproquement rien n'est dans rien!"
Les discours de Perben et Kokiusco-Morizet sont bien orientés pour que l'environnement ne relève que du discours, et que ce soit "l'économie au profit des lobbies", qui soit la règle et les faits

Anonyme a dit…

1% du budget de d Etat pour l ecologie et l environnement c est vraiment un minimum ...

Unknown a dit…

Il devient nécessaire que nous nous organisions en "lobby" à compétences multiples, utilisant les mêmes outils et stratégies que les lobbies d'entreprises, auprès des gouvernements, des parlementaires, de l'UE... si c'est le seul mode d'action qui puisse influencer les décisions...

Anonyme a dit…

je suis surpris que la proposition de Perben arrive en fin de mandat alors qu'il aurait très bien pu mettre en oeuvre une volonté politique en ce sens depuis qu'il y ait !!
Ce point de vue est bon car nous aurions tendance à nous laisser endormir par cette fbonne fausse proposition !

Anonyme a dit…

Comment agir au niveau local pour faire connaître ces propositions aux citoyens?

Anonyme a dit…

En réalité, coordonner l'action de tous ces ministères en vue d'une meilleure prise en compte du critère environnemental et de la protection de l'environnement serait enfin une chose intelligente pour un Etat comme la France qui prétend toujours être un modèle de protection de l'environnement (prétention qui, au final, n'est vraie que dans l'énoncé de grands principes et déclarations d'intentions ; cf la Charte de l'Environnement qui pourrait déjà avoir infléchi de nombreuses décisions de justice!).
En revanche, si ce regroupement de ministères a lieu, l'Ecologie devra alors impérativement avoir le poids le plus important dans la prise de décision (et ce ne sera certainement pas le cas vu la réaction des politiques face à la proposition de Nicolas Hulot d'instituer un vice-premier ministre de l'environnement).
Malheureusement, le chemin reste long et il est plus que temps de passer aux actions après cette tardive phase de constat !!!

Unknown a dit…

Noyer le ministère de l'environnement au sein d'autres ministères aussi "anti-environnementaux" et favorables à "continuer comme avant" que ne l'est l'équipement, cela revient de fait à le suprimer purement et simplement!

Jean François FLIES a dit…

devant les menaces que nous pressentons pour l'avenir de la planète, il ne faut pas admettre un regroupement qui placerait l'écologie sous dépendance.Sous couvert d'économie et de modernité on cherche tout simplement à réduire voire étouffer le plus grand mouvement contestataire qui s'annoce pour notre survie et celle du monde vivant.Jean François FLIESn NATURE ENVIRONNEMENT 17

Anonyme a dit…

Il faut un ministère de l'environnement à part entière, de façon qu'il y est un budget uniquement utilisé pour cette cause.Et ne pas l'associer avec l'équipement,le transport, etc...

Anonyme a dit…

Il n'est pas possible de faire confiance à Monsieur PERBEN qui conduit une politique des transports catastrophique pro-route, anti-rail, donc parfaitement contraire aux objectifs de développement durable. Sa proposition d'aliénation de l'écologie est une supercherie destinée à sauver un ministère de l'équipement qui ne sert plus à rien. L'appareil du Conseil général des Ponts et Chaussées veut rester le maître du territoire national.
Au diable